ça y est c officiel la pluie ça me gave on vaSAUVER un jeune

C'est peut être pas tant que ça un cadeau, ce jeunot qui vacille dans les bois. il a même sacrément l'air d'un fardeau, si on l'observe et qu'on le juge objectivement. on en vient même à se demander s'il peut marcher plus d'une dizaine de pas... mais pas de ça. pas de pensées comme ça dans le crâne de Daim, jamais. les mots ne lui viendraient même pas, les phrases refuseraient de se formuler.

tout ce qu'il voit, c'est quelqu'un de mal en point qui ne peut pas s'en sortir tout seul. faible, oui, mais le terme est employé sans une once de moquerie ou de mépris. mais toujours est il qu'il est faible et que lui il est fort, et à quoi ça peut bien servir, la force, si ce n'est pas pour aider les plus faibles ?
ça représente beaucoup de monde, les plus faibles que soi, quand on a la carrure de Daim, mais il les accepte tous sans broncher et sans plainte,

sans demander l'avis de personne, surtout,
pas même le concerné,

dont le refus n'ébranle en rien le sauveteur du jour. il accepte simplement cela comme la preuve de sa maladresse et voit ce pauvre garçon comme trop acculé et peut être trop fier pour accepter de l'aide. heureusement pour lui, Daim ne propose pas son aide,
il l'impose.

il ne sait pas exactement ce qu'il s'apprêtait à faire mais les pokémons qui doivent appartenir à la pauvre âme en peine qui a du mal à marcher devant lui se manifestent. ce n'est pas la méthode qu'il aurait employé, mais il suppose que ça marche, de le clouer sur place pour le forcer à accepter son aide. si seulement il voulait bien s'avouer vaincu et ne pas s'entêter ainsi...

rien ne brise plus le coeur de Daim que cette réprimande pas même intimidante adressée aux deux pokémons désobéissants au mieux, franchement hostiles au pire. il est loin d'être devin mais il n'en faut pas tant pour sentir l'épuisement qui dégouline de chaque mot. et dire qu'il osait se plaindre, lui, pour quoi ! pour un peu de solitude mal digérée !

la remarque l'avait glacé, mais le craquement l'agite immédiatement. il bondit et serre comme il peut le corps du vipélierre pour le forcer à lâcher sa proie. essaye donc de me briser le bras, à moi, plutôt qu'à cet avorton... le regard dur cache une panique certaine. il n'a jamais vu de pokémon se retourner contre l'humain à qui il est lié... il ne peut pas le chasser ou le blesser, que faire ? son passerouge, encore trempé et plutôt mal disposé observe la scène sur une branche, soutient peut être par sa présence et quelques notes timides, sans plus.

ouste, toi ! sa voix gronde, lancée contre le vipélierre, son accent ressort et déforme tout. lâche ça et j'm'en occupe moi même, du p'tit gars. j'ai certainement pas b'soin de ce genre de coup de main... il jette un autre regard à l'autre, resté en retrait. et ça vaut pour toi aussi !

alors ça, il ne s'y attendait pas, Daim, vraiment pas. mais la colère prend le pas sur la surprise, qu'est ce que c'est donc que cette éducation de cochon, pour qu'il ose blesser son humain ? il reporte la colère sur la victime de ses propres pokémons, ne démord pas de son ton un peu trop agressif. quand il ne sait pas gérer une situation, ses instincts ne sont pas les plus tendres...

te laisser tranquille avec ça... sa voix se radoucit, la rage se contient mais reste tapie tout près. écoute, si j'étais toi, je m'éloignerai pas de plus de dix pas du seul gars qui peut faire quoi que ce soit tout de suite : moi. de toute façon, je ne te donne pas le choix.