(agiadeïs) — we could defy the stars

C'était un jour comme un autre, une journée plutôt douce pour cette fin septembre et tu profitais du temps clément pour aller te mettre à l'ombre quand d'autres au campement se dirigeaient vers le lac pour ce qui serait peut-être bien la dernière baignade de l'année. D'un signe tu leur signalas ton refus quand certains insistaient un peu, t'avais pas tellement envie de ça aujourd'hui, le courant passait bien en ce moment avec ton Lixy et t'avais envie d'en profiter pour explorer cette grotte dont tu avais entendu parler, une aventure à deux serait forcément plus bénéfique pour vous qu'une après-midi mollassonne à la plage non ?

En tout cas t'y étais, ça faisait quelques heures déjà que tes yeux s'étaient habitués à l'obscurité et vous aviez déjà croisés quelques nosferapti. Quelques combats sans conséquences si ce n'est des positives, la confiance s'installant peu à peu même si Astrapi se montrait exigeant. Tu le comprenais, t'avais pas fait ce qu'il fallait avec lui au début, t'avais pensé à toi plus qu'à lui, un comportement qui finalement te ressemblait bien peu mais la situation était compliqué, t'avais pas vraiment su gérer et tu le regrettais désormais. « T'as entendu ça ? » L'endroit était calme depuis que vous étiez là, le silence seulement entrecoupé des bruits normaux de la vie souterraine. Mais ce que vous veniez d'entendre c'était autre chose, quelque chose qui n'était plus si loin désormais. « Reste sur tes gardes. » C'était ce que tu faisais toi aussi, même si la curiosité l'emportait et que tu ne pouvais pas t'empêcher d'avancer en direction de l'intrus.

Une voix vint jusqu'à toi alors, méconnaissable avec les échos qui se répercutaient sur les parois humides de la grotte. « Pas un bruit, reste derrière moi. » C'est ce que tu lui demandais, pas ce qu'il fit. Ta volonté comptait encore bien peu à ses yeux et il voulait aller voir Astrapi, il voulait savoir et tu allais bien trop lentement à ton goût. Alors il prit les devants, t'échappant, et c'est une attaque charge qu'il lança sur le draby qui apparaissait devant lui.

« KARON ? »  Tu l’appelle encore ton stupide Draby. Non, bon, il est pas stupide, mais il s’est perdu dans une grotte, et toi tu l’as perdu aussi. Et peut être que bon, ben, en vrai t’es perdue toi aussi, alors du coup ça va devenir de plus en plus galère a se retrouver tout ça. « KARON ? Promis je t’en veux pas. Reviens. » T’essayes hein. Et tu fais un boucan d’enfer. T’es même sure que t’as entendu des nosferapti s’échapper la. Pfff. Ben tant pis pour eux du coup. Et puis soudain t’entends comme un murmure mais c’est trop loin, et puis un bruit de course, et un cri. // DRAAAAAA.BY. // Tu sais pas ce qu’il se passe toi, mais tu sais que ton ami a un probleme, alors t’attrape ta batte de baseball, et quand une Flammèche apparait dans le lointain — Karon la lançant en l’air pour faire peur au Lixy — tu cours dans cette direction.

« Qui que tu tu sois tu devrais reculer tout de suite avant que je te montres de quel bois je me chauffe. »  Bon tu le réalise pas tout de suite, mais c’est plus ou moins les même mots que t’as prononcé cette journée fatidique où t’as sauvé Kleiò d’un Ekaïser. T’as toujours eu le sang chaud, et même si on t’a toujours appris à laisser les pokemons se gérer, t’es comme ça, c’est plus fort que toi. // DRAAAA //  En te voyant arriver ton Draby se rue vers toi, manquant de te faire tomber, et tu fronce les sourcils en regardant les dégâts, puis, relevant ta torche tu peux voir un Lixy à l’air curieux.

« Hey mais ça va pas ? Est ce que tu as un maitre ? » La question est légitime, t’as pas l’impression que les Lixy peuplent cette île ? Ou du moins pas cet endroit. Enfin, tu peux pas vraiment savoir. Mais… T’as aucune idée que ta vie est sur le point de changer la. Alors tu le regarde, assez menaçante, comme pour lui faire comprendre que pour toucher Karon, il aura affaire à toi.

« Astrapi non ! » Tu lui avais définitivement donné un nom trop mignon à ce pokémon, bien trop mignon pour un pokémon qui n'en faisait qu'à sa tête. Ça n'avait aucune portée Astrapi, tu n'avais absolument pas l'impression de le gronder et lui non plus d'ailleurs, où alors il s'en moquait juste, c'était une probabilité à ne pas négliger. « Reviens ici ! » Est-ce que quelqu'un avait parlé ? Il semblait avoir décidé de rester totalement sourd à tes ordres et déjà il attaquait, fonçant sur le pauvre drabby qui n'avait rien demandé. « Arrête ça suffit ! Ou heu… non ben continue maintenant. » Voilà ! C'était n'importe quoi, tu voulais pas le blesser le drabby toi mais tu distingua une flammèche partir dans l'ombre de la grotte et vous n'aviez plus vraiment le choix maintenant n'est-ce pas ? Le drabby n'allait probablement pas se laisser faire et puisque vous en étiez là autant qu'Astrapi s'en sorte du mieux possible.

Sauf que le draby n'avait rien d'un pokémon sauvage et la voix, les mots qui jaillirent de l'obscurité sans que tu puisses distinguer leur origine te figèrent sur place. Ton cœur accéléra dans ta poitrine, ratant un battement, peut-être même deux. Ton souffle… t'avais l'impression que plus rien ne fonctionnait, que le temps s'était figé, qu'il s'écoulait au ralenti. La voix s'adressa à ton Lixy et enfin tu trouvas la force de refaire fonctionner ton cerveau et tes muscles et t'avanças, à moitié tremblante, jusqu'à ce qu'elle te voit. « Une maîtresse... » T'avais du mal à parler, trop d'émotions dans la voix. Tes mains tremblaient et ton regard était rivé sur le sien. * LIIII * T'en avais totalement oublié ton Lixy qui ta rappelait sa présence, tourné vers toi désormais il avait sa tête des mauvais jours et s'il avait bien compris que le draby n'était pas un ennemi et que quelque chose était en train de se passer, hors de question qu'il soit laissé de côté. Un coup de patte griffue dans le tibia, voilà qui allait t'obliger à lâcher cette humaine du regard pour le regarder lui.

Il est un peu lâche Karon. Non. Non. Tu t’es déja fais la leçon, tu peux pas le traiter de lâche, il est juste moins courageux que toi. Beaucoup moins courageux que toi. Mais tu peux pas juger sur ça, t’as du courage pour cinquante mille personnes au moins, sinon tu serais pas la. Ouais. Alors bon, tu le laisse se cacher derrière toi, et tu lance un regard méchant au Lixy, en lui montrant un peu que tu vas pas te laisser faire, et que bon, tu vas défendre Karon jusqu’au bout. Il faut comprendre, il est ton ami le plus proche ici, et bon, tu veux vraiment pas qu’il lui arrive du mal. Alors te voila, la grande Khaäl la menace, cherchant a jouer les protectrices.

La question est légitime en tout cas, et puis t’attends. T’attends encore. Et soudain il y’a une voix. Il y’a des pas. Tu ne sais pas si tu la vois avant de l’entendre ou le contraire, mais c’est comme un rêve qui se réalise, comme un souhait qui s’exauce. C’est l’achèvement d’une quête, et tu sais pas comment tu dois le prendre, comment tu dois faire. Elle est la. Et tu ne vois plus qu’elle. Tu oublie tout, le Draby, le Lixy, la grotte et les pouvoirs. Tu oublie les derniers mois, les derniers jours, tu oublie que tu dois être pleine de poussière avec tes voyages, et que tu viens de menacer son Lixy. Tu oublie tout. Parce que Khaäl, vous le savez toutes les deux, le monde entier le sait peut être, il n’y’a qu’elle qui compte.

« … »  Et toi si courageuse, si brave, si héroïque, tu perds les mots dans ta gorge, tu sens tes yeux qui deviennent presque humide de larmes qu’ils n’ont plus pleurés depuis le jour de son départ. Tu ne sais plus. Mais tu sais une chose, tu lâche tout, la torche qui reste à flamboyer sur le sol, et qui fait reculer Karon, ta batte qui résonne en des échos infinis, et soudain tu fonce dans ses bras pour la serrer contre toi. Il n’y’a plus de mots. Tu ne remarque pas que le Lixy veut de l’attention, si il t’attaque tant pis. Il n’y’a plus qu’elle qui compte. « Tu es la. » Les mots ont du mal à sortir. Mais ils sont la, et elle l’est aussi. Dans tes bras. « Tu es la. »  Et tu le repeterais mille fois pour en être sure.

Vous êtes là, l'une devant l'autre, à vous regarder à travers la lueur vacillante d'une torche, vous êtes là et c'est le bonheur qui envahit ton cœur, le bonheur qui te rend incapable de bouger, de parler. T'en as rêvée de ce moment pourtant, mais t'aurais jamais imaginé qu'il puisse être aussi parfait. Oh, peut-être qu'il ne l'est pas ? Peut-être que ton pokémon et le draby de Khaäl ne seraient pas d'accord avec toi. Mais tu t'en moques en cet instant, tu te moques de tout si ce n'est de cette femme qui est là devant toi.

Tu baissas les yeux pourtant, un instant seulement, parce qu'Astrapi se montrait suffisamment insistant, trop insistant, mais même si une part de toi aurait voulu qu'il disparaisse tu avais le cœur trop débordant d'amour pour que le regard que tu lui adressas soit finalement autre chose que bienveillant. Sa voix, sa voix à nouveau raisonna et ton regard se releva. Incapable de répondre tu hochas simplement la tête et ce simple mouvement fit perler une larme qui ne demandait qu'à filer le long de ta joue depuis que tu avais posé les yeux sur elle. « Khaäl... » Dans ses bras tu pouvais tout oublier, les derniers mois n'avaient plus la moindre importance maintenant qu'elle était là. Ta vie était allée en s'améliorant ces derniers temps mais ce n'était rien en comparaison du tournant qu'elle venait de prendre en un instant. « Tu es venue » Ton étreinte ne faiblissait pas et tes larmes coulaient librement désormais, sans que tu cherches à les retenir, tant pis si l'épaule de Khaäl finissait trempée, tu ne voulais plus la lâcher, plus jamais. « Tu es là. Tu es venue jusque là. » Tu n'en revenais pas, tu l'avais espéré pourtant, tu aurais prié pour que ce moment arrive si tu avais eu quelqu'un ou quelque chose à prier. Tu l'avais demandé aux étoiles, aux orages, ça devait compter d'une certaine façon. Ta femme t'avais retrouvé, ta femme était folle d'être ici mais tu n'avais aucune envie de le lui dire.

Non. Est ce que c’est ironique en un sens que de trouver cette personne que tu aurais passé ta vie à chercher, au moment même où tu ne la cherches pas ? Probablement que oui. C’est un peu l’histoire de ta vie, mais tu t’en fiches. Est ce que les paroles que tu as prononcé sont comme une formule magique qui l’a fait apparaitre ? Est ce que… c’est un mirage ? Un miracle ? Qu’est ce que tu dois penser ? Tu n’en sais rien putain, tu n’en sais rien, et tu veux juste oublier de réfléchir, tu veux juste la serrer dans tes bras et ne plus jamais la lâcher. Alors c’est ce que tu fais, c’est ce que tu fais, tu cours vers elle et tu resserre tes bras autour de son corps, comme si tu l’avais fait durant toute ta vie. C’est un peu le cas ? Tu as cette impression que ton corps et le sien sont fait pour ne faire qu’un. Et alors que tes bras se resserrent assez fort autour d’elle, tu te sens finalement revivre.

« Tu es la. » Tu le répète encore et tu ignores le monde autour de vous. Et ton prénom à ses lèvres sonne comme la plus douce des mélopées. « Kleiò. » C’est un murmure un peu rauque contre sa nuque, alors que tu ne la lache plus. Et si elle semble surprise que tu sois la, tu sais qu’au fond d’elle elle devait avoir cette idée que toi tu finirais par venir. Elle te connait trop non ?  « Je ne pouvais pas rester sans rien faire. » Et vous avez tant à dire. Tant d’épopées à vous raconter. Vous avez tellement d’aventures peut être. « Je suis la. » Et tu souris alors que tu sens ton épaule s’imbiber de ses larmes. « Je suis la et tu l’es toi aussi. » Tu parles fort, tu murmures, tu ne sais plus vraiment le ton qu’a ta voix, tu sais juste que tu as cette impression que dans cette bulle vous n’êtes que toutes les deux.

« C’est une longue histoire. » Et finalement tu souris un peu, alors que tu glisse tes mains dans son cou, remontant sur ses joues, essuyant ses larmes du bout de tes doigts avant de venir déposer tes lèvres sur les siennes dans une collision que rien ne pourrait arrêter. Parfois les mots sont de trop. Ils viendront en masse plus tard. Mais elle t’es vitale, et plus jamais tu ne veux la perdre, ou la lâcher.

Le destin avait sa manière bien à lui de se divertir, se jouant des êtres humains pour son bon plaisir. La situation avait de quoi l'amuser sans doute, à moins qu'il n'est décidé de rendre les retrouvailles entre les deux femmes plus inoubliables encore, dans un semblant de geste d'excuse pour les avoir séparées. Impossible à dire, vous ne sauriez jamais. Il y avait tellement de similitudes entre ces retrouvailles et votre première rencontre, et pourtant tellement de différences également. Rien n'était plus pareil à bien y regarder, rien ne pouvait plus l'être puisque depuis ce jour, bien des années plus tôt, vous aviez fait route ensemble toutes les deux, puisant force et calme dans ce que l'autre avait de mieux, dans sa présence simplement, cette vie à deux qui vous avait été arrachée alors que tes pouvoirs se manifestaient.

Mais vous vous retrouviez, et s'il y avait des larmes qui inondaient tes joues elles étaient dues au bonheur de pouvoir, pour le première fois depuis plus de sept mois, serrer Khaäl dans tes bras. Tu aurais voulu que ce moment soit éternel, que rien ne vienne jamais briser cette étreinte dans laquelle tu acceptais volontiers de tout oublier. Mais il y avait toujours ce moment où la réalité reprenait ses droits et si tes bras continuaient d'enserrer le corps de ta femme, si le ton de vos voix laissait encore filtrer des émotions que vous ne saviez plus vraiment maîtriser il y avait aussi d'avantage de mots qui peu à peu s'échangés. Et puis un baiser, les mains de Khaäl dans ton cou, ces mains aimées sur tes joues venant cueillir une larme avant qu'elle ne vole et ne s'écrase. Ses lèvres contre les tiennes et ce baiser qui en dit au fond bien plus que n'importe quels mots. Ce baiser que tu lui rends, passionnément, comme si le souffle pouvait ne jamais vous manquer. Elle t'a manqué elle, bien plus que tu ne sauras jamais le dire, bien plus fort que tout ce que tu pourras décrire, mais finalement elle est là et c'est à regret qu'au bout d'un temps que tu ne saurais compter tu te détaches un bref instant d'elle, te pinçant la lèvre inférieure de tes dents, l'admirant. « J'ai l'impression de rêver... » Un sourire s'étire sur tes lèvres alors que ta main vient s'emparer de la sienne. « Si je n'étais pas en train de me faire lacérer le mollet... » Et c'est un rire finalement qui raisonne sur les murs de pierre, un rire simple, heureux, naïf et enfantin comme tu n'en as plus eu depuis longtemps.

Si tu t’arrêtes pour réfléchir, tu pourrais te dire que tout a l’air d’une sombre mise en scene, c’est vraiment comme si quelqu’un jouait vos pions dans une partie d’échec ou une pièce de théatre un peu tordue, comme les grecs en ont le secret. Mais depuis longtemps t’as juré que ta vie n’aurait rien d’une tragédie grecque et t’as déjà dis un gros fuck au destin de toute façon n’est ce pas ? Alors maintenant t’es la, en face de Kleiò, et tu ne peux plus résister. Plus rien ne compte d’autre qu’elle, ses bras autour de ton corps, son corps entre tes bras, et ses joues, sa nuque, le coin de ses yeux où tu récolte des larmes, ses lèvres. Plus rien d’autre ne compte, et par ce baiser tu lui montre a quel point elle t’es essentielle. Parce que t’as déchiré le monde pour elle. Parce que t’as brisé les limites de l’espace, et de la loi, pour venir la retrouver. Parce qu’elle est la et que tu l’es et que rien ne pourrait être plus beau. Le gout de ses lèvres, leur douceur. Tu pourrais tant t’y perdre.

Et tu t’y perds oui, tu t’y perds un moment dans la passion d’un tel échange que Karon admire avec de grands yeux, sans oser te déranger lui. Le temps se perd alors pour vous deux, et t’as l’impression de flotter. C’est comme si tout était différent maintenant, comme si plus rien n’avait de sens, parce que ton but touche à sa fin, mais tu sais au fond de toi que rien n’est fini, que ce n’est qu’un nouveau commencement. Et tu l’embrasses encore jusqu’à ce que finalement vous deviez respirer. Ca arrive plus vite que tu ne l’aurais souhaité, et en regardant ses lèvres, la façon dont elle se mord la lèvre inférieure, tu te fends d’un sourire qui pourrait illuminer cette grotte.

Ses mots, sa main qui attrape la sienne, et vos doigts que tu entrelace immédiatement. Ton sourire, qui devient un petit eclat de rire en écho au sien. Magnifique. Son rire est magnifique. Et elle l’est aussi. C’est avec une lueur amusée alors que tu regarde vers le sol pour voir le Lixy qui est en train d’essayer d’attirer son attention. « Je vois que tu as trouvé un compagnon hargneux. Et un peu jaloux. » Et puis tu ris à nouveau à ton tour, d’un rire si vrai, que tu as l’impression de ne plus l’avoir entendu depuis sept mois. Ta main pendant ce temps ne lâche pas la sienne. « Tu veux que je le morde pour te venger ? » Un clin d’œil amusé, elle sait que t’en es capable, mais que tu le ferais pas, enfin… uniquement parce qu’il est sien et que par conséquent il doit pas être méchant. Contre un pokemon sauvage qui la touche t’es prête à tout.

En cet instant, dans cette grotte, il n'y avait rien d'autre que vous deux qui importait et si tu n'étais pas d'un naturel égoïste, loin de là, cette fois tu ne pensais qu'à toi, qu'à vous, qu'à cette bulle que la vision de l'autre avait suffit à créer, cette bulle dans laquelle vous vous enlaciez et au sein de laquelle plus rien ne comptait. Tu aurais voulu que votre bulle arrête le temps également, qu'elle vous offre une parenthèse aussi longue que vous le désiriez, une capsule temporelle juste pour profiter. Tu avais tant besoin de la retrouver, de te remémorer son contact, de te rendre compte au fond que tu n'avais rien oublié. Ses gestes, ses mots, son regard, le goût de ses lèvres et l'odeur de sa peau alors que tu enfouissais ta tête dans son cou comme pour t'y blottir et t'y perdre. Rien n'avait changé, tout était comme tu l'avais laissé et dans ses bras tu te sentais à nouveau en sécurité, pleinement. Dans ses bras tu étais chez toi, peu importe où que tu sois.

Astrapi fit éclater votre bulle toutefois, tu avais résisté, tu ne l'avais même pas vraiment senti peut-être, absorbée toute entière par cette étreinte qui t'avait tant manqué durant les sept mois écoulés. Mais servir de griffoir finissait par se sentir et ton Lixy parvint enfin à attirer ton attention, à te faire revenir sur terre alors que tu lâchais un instant Khaäl des yeux pour observer le pokémon jaloux. Il n'y avait pas la moindre trace de reproches dans ton regard, pas la moindre once de mécontentement alors que le rire de Khaäl emplissait la caverne. Comment tes yeux auraient-ils pu exprimer autre chose qu'un indicible bonheur en cet instant alors qu'elle t'avait retrouvé, ici, au beau milieu de l'île Cérulée qu'il y a un an de ça vous ne connaissiez même pas. « Disons que ce n'est pas encore l'amour fou. » Doucement tu regardais Astrapi en souriant avant de relever une fois de plus tes yeux pour les plonger dans ceux de ta femme, incapable de t'en éloigner bien longtemps. C'était si bon d'entendre son rire, si bon de la voir sourire. Si simple, si vrai. Dieu comme tout cela t'avait manqué. Tu avais presque l'impression de respirer à nouveau, plus librement en tout cas, et à sa remarque c'est un nouvel éclat de joie qui raisonna. « Méfie toi il serait bien capable de riposter. Et je vous connais... on en aurait pour la soirée. » Tu l'aimais, bon sang qu'est-ce que tu l'aimais et tes doigts s'entrelacèrent d'avantage encore aux siens, comme si tu avais besoin de te convaincre encore qu'elle était là, qu'elle ne s'envolerait pas. « Je t'aime Khaäl, je t'aime tellement. » Tu n'avais jamais été une adepte des grandes déclarations mais tu avais besoin de les lui dire ces mots, maintenant, en cet instant, alors que tes lèvres venaient à nouveau se coller aux siennes en un baiser délicat.

Tu voudrais la voler au temps et aux responsabilités. C’est un sentiment que t’as déjà eu quand elle travaillait trop tard, et tu suppose que c’était réciproque à ce moment la, que parfois toi aussi tu travaillais trop tard, que parfois elle aurait peut être voulu que tu passes la nuit avec elle plutôt qu'à lutter contre un dresseur en haut de la ligue. Ouais. Mais bon, vous aviez vos vies, vos métiers, c'était comme ça. Maintenant c’est différent peut être ? Tu sais pas si elle a trouvé quelque chose à faire ici, si elle a un travail ou quoi, mais tu sais que même si l’île Orpiment te manque déja, et que tu as envie de l’explorer en entier, tu es prête à tout abandonner pour rester avec elle. Tout. C’est un peu ce que t’as fais de toute façon non ? Ce n’est pas le moment de penser à tout ça probablement, pas encore. Non, pour le moment vous etes ramenées à la realité par son Lixy, et tu ne peux pas t’empecher de plaisanter à son sujet.  « Moi qui te pensait capable de séduire n’importe qui. » Tu lui fais un clin d’oeil, et tu peux pas empecher le grand sourire qui est sur tes levres, tu peux pas t’empecher de la fixer toi non plus, et tes doigts caressent les siens. Il y’a un coté leger a vos retrouvailles parce que t’as cette capacité à être desinvolte, mais il y’a aussi toute la profondeur de vos sentiments, il y’a tout ce que tu es, tout ce que vous etes, et à quel point vous vous aimez. Alors tu ris un peu à ce qu’elle te repond parce que oui, elle te connait trop.  « C’est probable. » T’as au moins la capacité d’avoir l’air un peu contrit.

Tu sens ses doigts qui se serrent en tout cas et tu lui rends le mouvement, glissant ta main libre sur sa hanche, alors qu’elle t’offre une déclaration qui te touche plus que tu ne l’aurais pensé. Mais tu la connais. Elle n’est pas … Elle n’était pas du genre de ceux qui crient leur amour inconditionnel en boucle. Toi non plus. Quelques gestes romantiques par ci par la bien sur, des grands voyages, quelques déclarations sur l’oreiller. Vous vous aimiez, c’est tout. C’était le plus important. Mais ses mots la, ils te font un bien fou, et son baiser te rechauffe le coeur, le faisant redémarrer lui qui s’était arreté il y’a 7 mois.  « Je t’aime aussi.» Et tu souris contre ses lèvres aprés ce délicat baiser, et ce murmure qui l’est tout autant.  « Tu m’as tellement manquée. » Tu frôles ses lèvres a nouveau.  « Ça m’a tellement manqué. » Et tu te perds dans ses yeux clairs un moment, l’admirant comme pour graver son image derrière tes yeux. Jusqu’à ce que soudain un bruit se fasse entendre derrière vous, et que tu vois Karon couché sur le dos, remuant ses petites pattes.  « … Et ça c’est Karon, il m’accompagne depuis un peu plus de deux mois. Et visiblement il a le chic pour gâcher mes déclarations. Pas que j’ai essayé d’en faire avant aujourd’hui. » Tes yeux reviennent sur elle. C’est comme si tu ne pouvais plus t’empêcher de la regarder, comme si tu devenais ivre de simplement sa présence.

Durant un bref instant vos échanges se firent plus léger, des rires fusèrent, ricochant sur les parois de la grotte, scintillants comme s'ils étaient fait de diamant. Khaäl découvrait Astrapi et si tu n'avais pas encore posé de question sur son Draby, bien plus calme que ton Lixy, ce n'était rien de le dire, cela viendrait plus vite encore que tu ne le pensais. Des éclats de rire dans les yeux votre bonheur emplissait l'air, illuminait cet endroit pourtant si sombre, ces grottes qui signifiaient déjà beaucoup pour vous, témoins de votre naissance, et désormais de votre renaissance. Mais le rire ne pouvait durer, il y avait trop, trop de sentiments, trop d'émotions refoulées depuis sept mois que vous pouviez enfin laisser éclater. Alors oui, tu avais prononcé ces quelques mots que certains s'envoyaient à tour de bras mais qui, Khaäl le savait bien, étaient si rares pour toi. Pas que tu ne le penses pas, bien au contraire, mais tu n'étais ni du genre à t'afficher ni à trop te dévoiler. Tu ne parlais pas de tes sentiments avec des mots tout au moins, vous n'aviez jamais eu besoin de ça ni elle ni toi mais en cet instant c'était différent et c'est ton cœur qui fit un bond alors que vos lèvres une nouvelle fois se trouvaient et que ta femme te répondait. « Comment est-ce qu'on a pu vivre sans. » Tu n'en revenais pas de ce manque qui ne semblait pouvoir être comblé, tu te rendais compte à quel point tu l'avais désiré durant tout ce temps, à quel point son absence t'avait pesée.

« Bonjour Karon. » Ton regard doux se posa sur le Draby alors qu'un sourire s'étirait sur tes traits. Il avait fini par craquer lui aussi, moins agressivement qu'Astrapi mais il avait finalement décidé à son tour que tout cela avait duré suffisamment longtemps et peut-être qu'effectivement, puisque tous les deux faisaient désormais parties de vos vies était-il plus que temps de les mettre en avant. « Lui c'est Astrapi... on s'excuse pour l'entrée en matière un peu... brusque. N'est-ce pas ? » Tes yeux se baissèrent en direction de ton Lixy et d'un signe de tête tu lui désignas le Draby, l'enjoignant à lui présenter ses excuses. La seule chose que tu y gagnas fut qu'Astrapi relève la tête, mine fermée, impossible pour toi de savoir réellement ce qu'il pensait et tu haussas finalement les épaules. « Je l'ai depuis... un peu plus de sept mois. » Depuis que tu étais arrivée là, depuis qu'on vous avez arraché l'une à l'autre. Le dire avait encore quelque chose de douloureux mais la sensation passa vite puisque ce n'était désormais plus que du passé. « Je n'ai sans doute pas vraiment fait ce qu'il fallait avec lui. J'imagines qu'on finira par bien s'entendre. » Tu n'espérais pas autre chose, tu t'étais attaché au pokémon malgré tout et il était hors de question que tu baisses les bras, qu'il le veuille ou non on te l'avait confié et tu comptais bien lui témoigner l'amour que tu n'avais pas su lui donner lors des premiers jours. Maintenant que Khaäl était là tu en avais à revendre et tu saurais le lui montrer.

 « Je sais pas. » T’es sincère. T’as aucune idée de comment vous avez pu vivre l’une sans l’autre, et puis même si t’es pas du genre pessimiste du tout Khaäl tu peux pas t'empêcher de te te reprendre. « Je sais pas si j’ai vraiment vécu depuis.» Parce que ouais, t’as existé, parce que t’avais pas le choix, mais t’avais vraiment le gout à rien, c’était compliqué, c’était différent, c’était impossible en vrai. T’as tout abandonné pour elle, mais t’as l’impression que si tu ne l’avais pas fait, c’est ta vie elle même que t’aurais abandonné. Tu vas pas dire ça. T’en as dis assez. Et tu caresse encore ses doigts sans réussir à te motiver à la lâcher. Tu le refuse. Tu pense qu’il va falloir qu’on vous sorte de la de force. Et encore, t’es pas décidée à sortir, cette grotte brillante est a vous sur le moment, c’est tout ce qui compte.

Mais vous n’etes pas seules, et vos compagnons se font entendre plus ou moins. A leur maniere qui offre tellement un aperçu de leur caractère. Tu devrais aller l’aider oui, mais finalement parce que tu le regarde peut être Karon parvient à se remettre sur ses pattes arrière et il se rapproche de vous deux. // DRAAAAAAAAA. // Le sourire est grand pour toi.  « Oui, c’est elle. C’est Kleiò. Tu peux te rapprocher, elle sera  contente de faire ta connaissance. »  Cependant oui, il est un peu perplexe, il hésite, parce qu’a côté de Kleiò, il y’a ce dénommé Astrapi qui l’a attaqué tout a l’heure. Et tu fronce les sourcils un peu, parce que bon, tu sais pas trop où te positionner la dedans.  « Je suis sûre que c’est un gros malentendu. »  Voila, tu essaye de jouer les diplomates, Kleiò te connait assez pour savoir qu’en général ça marche pas trop, mais t’essayes, tu mérites une récompense non ?

Ouais bon, ce qu’elle dit par contre te plait pas vraiment parce que tu realise tout ce que ça implique, et tu serre davantage ses doigts, ton pouce caressant sa paume de manière rassurante.   « J’doute pas que vous allez finir par vous entendre tous les deux oui. Je vois déjà quelques points communs entre lui et toi. Comme votre … Charisme ? Ou c’est peut être l’air boudeur. » Et forcement t’essaye de detendre l’atmosphère et surtout tu veux faire sourire Kleiò. C’est tout ce qui compte pour toi, c’est comme si les presque 8 mois n’existaient plus. Enfin, c’est comme ça que t’aimerais le prendre.   « Comme tu peux le voir, entre Karon et moi par contre, c’est le grand amour, même si nous, on se ressemble pas trop. » Non parce que t’as rien a voir avec le Draby pataud et lâche, mais… Tu l’aimes tout autant.

Tu n'avais pas voulu casser l'ambiance, la rendre plus lourde, plus pesante, tu n'avais pas voulu revenir sur les longs mois écoulés, sur la douleur de la séparation, sur ce manque qui t'avais si longtemps empêché d'avancer, de regarder dans une autre direction que le passé. Tu n'avais pas voulu et pourtant tu l'avais fait, parce que c'était inscrit en toi désormais, inscrit dans l'histoire de votre couple et que rien ne saurait jamais le changer. L'air se fit un peu plus lourd alors, l'espace d'un instant. Les mots de Khaäl aspirèrent un peu de ce bonheur éphémère qui avait jusqu'alors empli l'atmosphère. Vous n'aviez peut-être pas vécu mais vous aviez survécu et s'il y eu une lueur plus triste qui passa dans ton regard tu pressas d'avantage la main de ta femme, une façon de lui dire d'oublier ces mois, au moins pour le moment. Vous en parleriez, vous aviez probablement tant à vous raconter, tellement de temps à rattraper. Le moment viendrait.

Le présent était au nouvelles rencontres, à la présentation de ces pokémons qui vous avez à chacune était confiées et la tristesse fusa bien vite hors de ton regard alors que tu comprenais que Khaäl avait parlé de toi à son Draby. Ça te touchait, tu t'en voulais peut-être un peu en cet instant de ne pas forcément en avoir fait autant. Les choses étaient différentes, les relations que vous aviez avec vos pokémons étaient loin de se ressembler à première vue. La communication aussi était visiblement quelque chose que tu avais raté. « Merci d'avoir prit soin d'elle Karon. » Tu pouvais au moins essayer de faire mieux avec son pokémon que tu ne l'avais fait avec le tien, ça ne t'empêcherait pas de continuer à rechercher cette complicité avec Astrapi qui mine de rien te manquait. Et tu tentes de faire un peu mieux les présentations toi aussi, tu t'excuses pour vous deux et tu tentes de rassurer le Draby, sans grand succès, Astrapi n'y mets pas vraiment du sien et tu choisis de ne pas le brusquer. « Je suis sure qu'avec le temps vous deviendrez amis. » Tu l'espérais, probablement qu'ils n'auraient pas vraiment le choix car Khaäl tu ne la lâcherais pas.

Malgré tout la situation te pèse un peu et si tu en prends l'entière responsabilité tu ne peux pas t'empêcher de glisser quelques mots de regrets sur ces erreurs que tu as faites lors de ton arrivée. « Comment ? T'entends ça Astrapi ? » D'un air faussement outré tu guettes l'approbation de ton Lixy qu'il n'hésite pour une fois pas à te donner. Son air vexé est certainement bien plus véridique que le tien mais qu'importe, tu sais que tout ira bien désormais, parce que ta femme est là et qu'il ne peut plus en être autrement, qu'importe les pokémons sauvages et les spectres qui ont pillés votre campement. « Tu crois ? Je trouve que vous allez plutôt bien ensemble moi... » Sans trop en dire tu lui rends ses petites piques, ce jeu qui fonctionne si bien entre vous. Comme il est simple finalement de le reprendre, comme il est bon de constater que vous n'avez rien oublié de comment vous fonctionniez, que malgré tout les chamboulements et cette nouvelle vie à laquelle vous alliez devoir vous habituer certaines choses n'avaient absolument pas changé. « T'es-tu installée sur Cérulée ? » Parce qu'il faut bien que tu poses la question à un moment, que le rêve laisse place à la réalité et que des informations plus terres à terres soient finalement échangées. Peut-être aussi y penses-tu car tu as hâte que la nuit tombe désormais, ce moment de la journée que depuis plus de sept mois tu redoutais tu est pressée de le vivre à ses côtés.

Bon t’as un peu gâché le moment peut être, jamais tu diras que c’est elle ça c’est sur, c’est juste que ouais, à des moments ça a été difficile, et partir, tout quitter, a été difficile aussi, mais c’était autre chose, c’était différent, parce que tu pouvais pas faire autrement c’est tout. Et tu t’en veux ouais d’avoir gâché le moment, alors tu dis rien de plus, de toute façon, t’es assez terre à terre pour savoir qu’il y’en aura d’autres des moments tendus, et lourds, parce que vous allez devoir parler de vous, et de ces septs fichus mois. Et t’as peur au fond de toi de lui raconter certains trucs, t’as peur aussi de t’enerver, ou de trop reagir selon ce qu’elle va te dire, mais t’es sûre d’une fichue chose, tu veux tout savoir. Ca viendra, en temps voulu. Pour le moment le temps est aux présentations, et c’est avec un sourire renouvelé que vous devenez bien vite un groupe de quatre, Astrapi, Karon, Kleiò et toi même. Vous quatre. Une famille qui est pas forcément partie du bon pieds, mais bon, c’est comme ça. Kleiò et toi vous etiez pas vraiment parties du bon pieds toutes les deux non plus de toute façon. Ah tu t’en rappelles encore, et ce souvenir comme d’autre fait partie de ce qui t’a aidé à survivre ces deniers mois.

Enfin, t’as un sourire plus tendre et Karon semble assez fier qu’elle lui parle, il incline la tête, et puis finalement il se rapproche enfin. Parce qu’il a eu des excuses et c’est ce qui lui suffit à lui, il est heureux maintenant tu le vois dans sa façon d’agir et tu vois aussi qu’il veut approcher Kleiò mais qu’il sait pas trop comment. « Oui j’en suis sure aussi ! » Puis tu plaisante, forcement tu peux pas laisser Kleiò se morfondre comme ça. Y’aurait beaucoup à dire encore, et probablement que vous en parlerez dans les heures a venir, ou les jours a venir, parce que non, vous ne vous lachez plus. Voir Kleiò et son Lixy prendre tous les deux un air vexé te fit sourire. « C’est bien ce que je dis, vous avez le même petit air adorable. » Avec un compliment tout passe non ? Et forcément elle te renvoit ta pique. Ah la traitresse. La fourbe. La… Elle est parfaite, et tu peux pas t’empecher de rire finalement. « Tu veux dire que j’ai l’air fluffy et un peu maladroite ? » T’arques un sourcil, mais t’arrive meme pas à prendre un air vexé et Draby lui il semble aux anges d’être comparé a toi. Tous des traitres.

Et puis il y’a cette question qui resonne dans la grotte aux milles diamants, et tu bouge un peu tes levres dans un tic qui t’appartient, avant de finalement grommeler quelque chose de pas comprehensible. Essayes mieux. « Pas vraiment. » Voila, allez, c’est le moment où tu passes pour un héros, ou pour une cinglée sans instinct de survie. « Je me suis installée sur Orpiment. Mais j’étais bien partie pour explorer toutes les îles de fond en comble pour te trouver. » Tu peux pas forcement lui mentir hein. « Je suis arrivée il y’a 3 ou 4 jours ici. » Peut être un peu plus, un peu moins, t’as perdu la notion du temps.

Il y a des mots échangés qui laissent présager bien des discussions à venir. Toutes ne seront pas simples sans doute, parce que la situation n'a rien de simple et qu'une partie de toi voudrait sans doute ne pas tout savoir. Et pourtant, tu sais aussi que tu vas reclamer de tout entendre, que tu ne voudrais pas que quoi que ce soit reste secret. Parce que c'est Khaäl, parce que c'est vous, et si tu redoutes ce qu'elle pourra te raconter, la façon dont elle est arrivée jusqu'à toi c'est aussi toi qui mets les pieds dans le plat. « ... » Tu ne dis rien, t'as bien une idée de la suite peut-être, tu connais trop bien ta femme sans doute pour ne pas te douter de la suite. Mais tu ne dis rien, tu écoutes en caressant distraitement la tête de ton Lixy que t'as pris dans tes bras. Même s'il a grogné un peu tu sais qu'au fond il aime ça, ou peut-être que c'est juste toi et qu'il subit tout ça. « Khaäl... » C'est un murmure et ta gorge est un peu serrée, et ton cœur déborde d'amour et d'admiration. Tu ne sais pas quoi répondre à ça, est-ce qu'il y a seulement quelque chose à répondre à ça ? « T'es folle Khaäl... » Ça c'est pour le reproche, prononcé avec tant d'amour dans la voix qu'il ne sonne pas vraiment comme ça. « Ça doit être pour ça que je peux pas me passer de toi. » Ça c'est pour les remerciements, accompagné d'une petite larme qui perle au coin de tes yeux - encore - alors que tu reposes finalement Astrapi au sol pour tenir à nouveau les mains de Khaäl dans les tiennes. Ses deux mains serrées dans les tiennes et ton regard plongé dans le sien. « Plus jamais je laisserais quelqu'un nous séparer. » T'étais partie sans faire d'histoire, parce que c'était toi, parce que tu voulais pas te battre. T'aurais due, ta femme méritait que tu te battes pour elle, pour votre couple, si la situation devait se représenter, identique ou similaire, tu referais pas deux fois la même erreur, tu te l'étais jurée.

Peut être qu’au fond, t’as juste envie que ce moment dure et d'éviter les conversations serieuses. Peut être ouais que tu devrais encore embrasser Kleiò, et puis comme ça vous oublierez le monde toutes les deux. A part que non, t’es assez adulte pour savoir qu’il faut prendre des responsabilités, et c’est le début d’une conversation sérieuse qui se tisse avec ta femme. Oh que t’aimes pas ça. T’aimes pas ça du tout, du tout, du tout. Mais faut le faire. Alors ouais, pendant que tu glisse tes doigts sur la tête de Draby, tu la regarde ramasser son Lixy, et tu lâche ce qu’il faut dire. Ouais. T’as fait l’aventurière, parce que c’est pour la retrouver que t’es venu ici. Parce que t’as remué ciel et terre pour être sûre d’avoir une chance de pouvoir encore la voir.   Et puis voila, la réalisation se fait pour elle.  Parce qu’elle est pas bête, parce qu’elle te connait, parce que c’est comme ça hein, et qu’il faut pas être devin pour comprendre.  Son reproche néanmoins elle le prononce avec tout l’amour du monde, et les remerciements qui suivent te font sourire.

Tu te rapproches machinalement d’elle alors qu’elle pose Astrapi, et tu la laisse attraper tes mains, lui offrant un sourire tellement doux, tellement amoureux. « Pour le meilleur et pour le pire hein. » Cette fois c’est un clin d’oeil charmeur que tu lui offres, mais ça ne dure pas, ton air devient un peu plus grave, et tu viens sceller ce qu’elle dit d’un baiser tendre. « Moi non plus.» Et tu sais peut être ce qui se passe dans sa tête, tu t’en doutes,  mais tu veux pas la laisser partir sur cette pensée la. « De toute façon, pour nous separer maintenant il faudra me passer sur le corps. Et on sait qu’il n’y’a qu’une seule personne que je laisse faire de ce coté la. » Allez hop ! Y’a un petit sous entendu, mais t’es comme ça, tu changeras pas. « Mais plus serieusement madame Agiadeïs, acceptez vous de partager votre campement avec une aventurière héroïque et son Draby cette nuit ? »

T'as le cœur qui se serre un peu à l'entendre te dire à demi-mot tout ce qu'elle a fait pour te retrouver. T'as pas besoin qu'elle te détaille tout, tu la connais trop bien, tu sais qu'elle a due remuer ciel et terre depuis qu'on vous avez séparé. T'avais voulu croire durant tous ces mois qu'elle était chez vous, avec ses pokémons, avec ton Skitty, ça t'avais fait sourire parfois de l'imaginer avec ton pokémon, mais t'aurais due savoir qu'elle resterait pas les bras croisés là-bas à attendre qu'un jour peut-être on te laisse revenir à la civilisation. Alors oui, ton cœur se serre un peu en pensant à tout ce qu'elle a fait et à tout ce qu'elle a laissé derrière, pour toi, pour te retrouver. Mais il déborde d'amour aussi et si tu lui dis qu'elle est folle, folle d'avoir fait tout ça, folle d'être là, tu ne peux définitivement pas lui en vouloir, égoïstement tu ne pourrais guère être plus heureuse qu'en cet instant et c'est les yeux brillant d'admiration, d'amour et de larme que tu prends ses mains dans les tiennes. « Pour le meilleur uniquement maintenant j'espère. Tant qu'on reste ensemble. » Tu ne laisseras plus personne vous séparer non, plus jamais, c'est ce que tu lui promets, ce qu'elle te promet en retour et qu'elle n'a pas besoin de dire, tu le sais, elle a déjà tout fait pour te retrouver.

Et puis Khaäl fait ce qu'elle fait de mieux finalement, te rendre le sourire, balayer tout ce qui peut être mauvais dans tes pensées d'un clin d'œil et d'un peu de provocation. Ton sourire se fait plus léger, tes joues rossissent peut-être un peu, tu n'es plus une gamine qui s'émoustille aux moindres paroles, mais cela fait sept mois, plus de sept mois, que tu n'as pas vu ta femme et tu redeviens à la fois impatiente et timide, les gestes et les mots plus aussi aisés qu'autre fois peut-être. « Cette nuit, et toutes les suivantes aussi. » La commissure de tes lèvres se plisse en un air un peu plus taquin finalement. « Les voisins vont devoir apprendre qu'il y a deux madames Agiadeïs maintenant. » Un clin d'œil, tu ne doutes pas qu'ils s'y feront rapidement, qu'ils seront heureux pour toi même, certaine tout au moins, ceux qui savent, tu ne t'es pas vraiment ouverte à beaucoup d'entre eux. « Je dois te prévenir néanmoins, le campement a été attaqué récemment par des spectres. Je me doute qu'il en faut bien plus pour t'effrayer mais certains restent méfiants en ce moment. » Peut-être que vous devriez partir ailleurs un moment ? Juste vous deux, juste pour vous retrouver ? Pas que tu veuilles réellement les abandonner, les laisser se débrouiller, mais tu connais Khaäl, tu sais qu'elle serait bien capable de se lancer dans une nouvelle bataille maintenant que celle de te retrouver est achevée.

Tu t’es demandée pendant ces sept mois, si elle savait ce que tu étais en train de faire. Si elle se doutait que tu remuais le monde entier pour elle, pour la retrouver. Tu t’es demandée oui si elle pouvait se douter que toi qui refusait de parler de ta famille, tu avais réussi à contacter ton père pour lui demander un service, le plus gros de toute sa vie, si elle se doutait que tu allais laisser ton équipe, celle que tu avais passé des années de ta vie a éduquer et a optimiser, de côté, pour elle ? Une part de toi voulait penser qu’elle savait tout ça, qu’elle était bien plus importante que tout le reste des détails et peut être que tu espérais que ça la réchauffe la nuit ouais.  Puis était arrivé un moment ou tu ne t’étais plus posée de questions, tu avais foncé voilà tout. Et si une part de toi a peur qu’elle s’en veuille trop, tu sais que tu feras tout pour la faire changer d’avis, pour qu’elle vive au mieux vos retrouvailles. Il n’y’a rien de plus beau de toute façon non ? Alors tu hoches la tête, et tu caresse ses mains avec cette douceur que tu n’as que pour elle.

Puis tu la rassure à ta manière, et si il y’a un sous étendu dans tes mots sa réaction a le mérite de te faire esquisser le plus grand des sourires. Elle prend une teinte rosée qui lui va si bien, et tu apprécie cette presque timidité retrouvée.  Tu arques un sourcil amusé et doucement tu effleures ses lèvres, avant de poser une question on ne peut plus sérieuse, enfin… du moins un peu plus terre à terre. Sa réponse ne te déçoit pas – comment pourrait elle faire un jour quelque chose qui te décevrait ? Elle est parfaite à tes yeux (ou presque) -   «  Je ne doutes pas que certains seront déçus de cette nouvelle. » Tu lui offre un clin d’œil toi aussi. Et tu es curieuse aussi de savoir si elle s’est fait des amis ici, pour le reste tu as une confiance absolue en elle.

Néanmoins elle te prévient de quelque chose et tu fronce les sourcils. «  Oh. Tu n’as rien eu ? Ton Lixy non plus ? » Ta première inquiétude ce sera toujours elle. Et si Astrapi est son compagnon, il fait parti de votre famille maintenant lui aussi, c’est comme ça. « Tu vis dans un gros campement alors ? » Parce que pendant ces mois, t’as vécu seule, et t’es curieuse. Puis, faudra peut être que tu lui propose de passer sur Orpiment récupérer tes affaires, et peut être le gamin. Peut être.

Le débordement d'émotions des retrouvailles est un peu passé peut-être, il reviendra, tu n'en doutes pas, pour le meilleur sans doute dans l'intimité et pour des moments un peu moins agréables peut-être lorsque tor sera raconté. Pour le moment c'est le principal que vous échangez, des bribes d'informations qui suffisent largement, qui te permettent d'imaginer bien plus sans doute, tu n'as pas envie de d'y perdre maintenant. Et c'est un sujet plus terre à terre qui vous occupe finalement, celui du logement, celui de cette première nuit que vous passerez à deux depuis plus de sept mois. Et bien sûr que tu veux qu'elle t'accompagne au campement, comment aurait-il pu en être autrement ? C'est un endroit où tu as réappris à vivre, où tu as commencé à remettre un peu les bouts à leur place après un démarrage plus que chaotique, c'est un lieu où tu te sens bien, aussi bien que tu pouvais te sentir alors qu'il te manquait ta moitié tout au moins, et même si tout n'est pas rose là-bas non plus et que tu la prévient, tu as malgré tout hate de faire découvrir à Khaäl ce qui ressemble vaguement à un chez toi depuis quelques mois. Elle plaisante un peu et tu lui souris en retour, tu ne sais pas, il n'y a qu'elle qui t'intéresse, qu'elle d'aussi magnifique à tes yeux, c'est le cas depuis le jour où tu as croisé son regard. Elle plaisante et elle s'inquiète aussi et tu hoches la tête pour la rassurer. « Tout va bien. Je n'étais pas là lorsqu'ils ont attaqué. » Tu soupires, tu aurais due peut-être, encore une fois tu avais l'impression de ne rien faire comme il faut, de ne jamais être là quand on pouvait avoir besoin de toi. « Ils sont principalement venus pour piller. » Pas que ça excuse quoi que ce soit mais au moins ce n'était pas pour tuer.

« Tu me suis ? » Secouant un peu la tête tu la tournas en direction de l'endroit par lequel tu étais arrivée. « Le chemin par lequel tu es venu n'est pas vraiment le plus praticable ! » Un petit sourire taquin passa sur ton visage alors que tu baissais le regard vers ton pokémon. « Tu nous guides Astrapi ? » Tu essayais quand tu le pouvais de lui donner des responsabilités, ou quelque chose comme ça, parfois ça semblait marcher, parfois... c'était plus compliqué. Cette fois il semblait plutôt honoré et sa queue fouettant l'air il vous regarda tous les trois avant de se mettre à avancer, vous invitant à le suivre. Naturellement c'est sur celui de ta femme que tu calas ton pas, laissant ta main effleurer son bras pour glissee jusqu'à la sienne alors qu'un doux sourire éclairait ton visage sans même que tu ais besoin de la regarder.

Bien sur t’es intéressée par tout savoir sur Kleio, sept fichus mois c’est une eternité, et ça va probablement vous prendre des heures pour raconter tout ça. Mais tu vous imagine déjà enroulées l’une et l’autre au milieu de vos sacs de couchages sur un matelas improvisé, vos bras et vos corps serrés, alors que vous parlez de ces moments émouvants, votre présence mutuelle vous rassurant et vous poussant à continuer même si quelques moments seront peut être dur. Oui, tu vous imagine déjà tout vous racontant, mais ce n’est pas le moment. Pour ça, il faudrait déjà que vous rentriez dans un campement, et tu sais, ton choix est fait, ta décision est prise, la où ira Kleio tu la suivras, que cela soit une île ou tu veux être, ou une que tu affectionnes moins, tu t’en fiches de ça. C’est ici que vous devez faire votre vie, et ta vie tu ne la vois pas autrement qu’avec elle.  

Donc ouais tu parles de partager son campement, et tu souris à sa réaction, avant de reprendre un air on ne peut plus sérieux, parce que ce qu’elle te dit la, c’est un truc que même toi tu peux pas prendre à la légère. «  Heureusement. » T’as l’impression qu’elle s’en veut, et toi tu viens passer tes bras autour d’elle, protectrice. « Ils vous ont pris beaucoup de trucs ? » Et t’es sure qu’elle voit les rouages se mettre en place dans ta tête, tu ne vas pas tarder a partir en guerre contre les spectres. Putain.  De toute façon, il te faut toujours une croisade hein ? Alors vous construirez vos équipes et puis… Ouais faudra les entrainer les petits pokemons la. Parce que ni son Lixy ni ton Draby ne sont au point.
Enfin direction le campement du coup,  et tu hoches la tête en acceptant de la suivre. « Non, mais c’est le chemin qui m’a mené à toi, alors il restera mon chemin préféré. » Un sourire amusé, un clin d’œil exagéré, tu en plaisantes, mais dans le fond tu es heureuse de la façon dont le destin est venu vous mettre une fois de plus l’une sur le chemin de l’autre. «  Vas y Karon, suis le, on marche juste derrière. » Et tu laisse passer ton Draby, en regardant le Lixy commencer à vous guider tout fier, tandis que tes doigts se serrent autour de la main qui cherche la tienne. C’est naturel. Ça se fait tranquillement pendant que vous marchez. « Tu as croisé d’autres pokemons sauvages dans le coin ? » Forcement, ça t’intéresse ça. Et votre conversation vient, naturellement.

La vie n'est pas de tout repos sur l'archipel, t'as tout laissé derrière toi quand on t'a demandé, imposé, de venir ici. T'es une paria, vous êtes tous des parias, tout ceux amenés ici de force en raison de la manifestation de votre pouvoir, et l'environnement qui a été choisi pour vous vous le rappelle chaque jour. Souvent déjà tu t'es demandé pourquoi on t'avait confié un pokémon à ton arrivée, pourquoi chacun de vous en avait-il reçu un ? Pour rendre la punition moins lourde, pour vous offrir une chance de survie ? A moins qu'il ne s'agisse d'une punition pour eux aussi, un moyen de se débarrasser d'eux comme le gouvernement s'était débarrassé de vous. Pour le bien de tous. Tu y avais cru peut-être, aujourd'hui tu étais juste amère et tu ne savais plus vraiment, tu avais toujours cette fibre scientifique en toi mais tu ne savais plus comment la manifester, tu n'étais plus l'une d'entre eux, ça jamais.

En fait non, aujourd'hui tu n'étais pas amère, pas en cet instant, pas avec la main de Khaäl qui se refermait sur la tienne, il y avait des choses qui ne parvenaient plus à se frayer un chemin dans tes pensées, ce n'était pas le moment, celui-ci ne saurait être gâché par ce genre d'idées. Alors oui, vous aviez été envoyé ici, et il y avait ces fous dont ta femme faisait partie qui étaient venu d'eux-mêmes. Et chacun d'entre vous tentait de survivre à sa façon, certains en pillant les ressources durement amassées par d'autres. Ce n'était pas la voix que tu avais choisi, certainement pas, mais peut-être qu'une petite partie de toi pouvait comprendre même si elle n'approuvait pas. « Des ressources, c'est toujours un problème quand c'est difficile à amasser... » Ce n'était pas tant la quantité que l'aspect psychologique de la chose à ton avis, ne pas avoir été là au moment où ils étaient venus pour une razia t'aidait sans doute à voir les choses avec d'avantage de recul que ceux qui avaient dû les affronter. « C'est surtout le problème de ne plus se sentir en sécurité. Le campement Saphir à la réputation d'être accueillant et de souhaiter la bienvenue à tout ceux désirant s'y installer. C'est dur de voir que certains sont près à s'en prendre à ceux qui tendent la main sans rien demander. » Tu t'étais attachée à cet endroit malgré tout, cela devait s'entendre dans ta voix, se sentir dans tes mots, même si en cet instant et pour toujours Khaäl passerait évidemment avant tout. Tu savais déjà au fond de toi que cette histoire n'en resterait pas là, que d'une certaine façon tu avais dit ce qu'il ne fallait pas, ou ce qu'il fallait, tu ne savais pas. Peu importe tant que quoi que ta femme fasse se soit désormais avec toi.

Vous vous étiez mises en route en tout cas, main dans la main derrière vos deux pokémons, Astrapi ouvrant le chemin tandis que Karon suivait à quelques distance. Tu te demandais ce qu'il y avait dans la tête du Draby en cet instant, selon toi il avait à la fois envie de rejoindre le Lixy tout en craignant sa réaction, c'est ce qu'il t'inspirait sur l'instant et tu le regardais en souriant, consciente que tu le connaissais malgré tout bien trop peu pour pouvoir prétendre savoir le fond de ses pensées. Et Khaäl te sortit des tiennes justement, alors que tu lui répondais d'un hochement de tête affirmatif. « Dans le coin de la grotte quelques Nosferapti, sinon de manière plus large j'ai surtout observé et combattu des pokémons eau. Il y a un lac non loin, c'est en partie ce qui m'a fait venir ici, je me disais que pour repartir du bon pied avec Astrapi le type eau n'était pas une mauvaise idée. » Sans compter que tu n'étais pas sans défenses face à eux, loin de là, alors à tout prendre autant vivre dans l'endroit présentant le moins de dangers pour toi. Tu n'étais pas pleureuse non, mais tu n'avais pas non plus le goût de Khaäl pour l'aventure, pas en solitaire en tout cas.

Bien sur que tu t’inquiètes quand elle te parle du campement qui a été attaqué. Tu te demandes si c’est le gros campement Saphir dont t’as parlé le type que t’as croisé en arrivant. Et tu te demande si il faisait partie des spectres ? Non, pas du tout. Par contre tu te rappelles de ce que tu disais Karkinos aussi, que les Spectres sont partout, et qu’ils sont dangereux, tu te rappelles aussi de l’état de son ventre, de ses côtes, et rien que d’imaginer Kleiò dans cet état la, ça te donne envie de tout défoncer. Ouais, t’as le sang trop chaud, ça te jouera des tours Khaäl, tu le sais. Mais tu peux même pas imaginer qu’on attaque ta femme. Ou qu’on la prive de quoi que ce soit. Déja que sur cette putain d’île elle est privée de liberté, de technologie, et de tout ce qui va avec, alors bon…  Bref, tu essayes de te tenir quand même, de pas exploser tout de suite, mais ça c’est uniquement parce qu’elle est la. Tu sais déja ce que tu vas faire demain. Et tu repousse le moment où tu dois lui parler d’Orpiment et du fait que tu veux y retourner du coup, tant pis. Tu peux attendre pour ça. « Je vois ce que tu veux dire. »  Et tu lui offres un de tes plus beaux sourires, parce que t’aimes pas la voir contrariée non plus. « Je suis la maintenant. Je sais que je vais pas révolutionner le monde, mais enfin, j’ai quelques idées pour des clôtures, ou mieux ! » Tu lui parleras de ton campement bien sécurisé plus tard. « Rassures moi, t’es jamais tombée en face d’un Spectre hein ?» Toi tu non plus enfin tu crois pas. De toute façon c’est une autre histoire. Mais c’est aussi ta façon de lui demander si quelqu’un lui a fait du mal.

Vous marchez pendant ce temps, et tu regarde Karon, qui hésite, comme si il voulait faire d’Astrapi son ami, mais qu’il ne sait pas comment. Il n’a pas ton charisme et ton attitude directe ça c’est sur. Toi, tu n’as pas attendu longtemps à l’époque pour faire comprendre à Kleiò qu’elle te plaisait et que tu voulais être son… amie oui. Enfin, tu lui parles des pokemons sauvages du coup, et tu hoches la tête. « Mais c’est que t’es stratégique dis moi. » Tu lui souris la, et tu viens poser quelques instants ta tête contre son épaule. « Ton pouvoir s’est re declenché depuis que t’es la ?» T’en as jamais eu peur toi. A partir du moment où elle t’en as parlé, t’as toujours été derrière elle, tu l’as aidée à le cacher, tu l’as soutenu, tu l’as écouté, et tu l’aurais aidé à l’étudier si c’était ce qu’elle avait voulu. Par Giratina, t’aurais même servi de cobaye si elle voulait.

Ça te touchait ce qu'il s'était produit au campement Saphir, pas seulement parce que tu avais toi aussi perdu des provisions et vu ta tente démolie lors de leur venue, non, c'était plus profond. C'était l'ambiance même du campement qui avait changé, c'était des rires qui ne raisonnaient plus autant, c'était des sourires qui se faisaient plus rares, plus distant. C'était un peu de tout ce qui t'avait aidé à tenir, à repartir, à faire face à l'absence de Khaäl et de tout ce que tu avais toujours connu, qui avait un peu disparu. Alors oui, ça te touchait et peut-être qu'une partie de toi savait bien pourquoi elle en avait parlé à Khaäl, pas seulement pour la prévenir, pour l'avertir. Tu ne savais pas trop au fond, ce n'était pas vraiment conscient, tu savais juste que tu voulais aider ces gens et que ta femme te rendait plus forte, elle l'avait toujours fait. « Tu vas révolutionner le mien, c'est déjà bien. » C'est un sourire à la fois taquin et amoureux qui passa sur tes traits. « Tu as toujours des idées, et pas seulement quelqu'unes. » Un clin d'œil finalement, ce n'était pas une critique, c'était même plutôt un compliment tel que tu le prononçais. La présence de Khaäl ne pourrait qu'être bénéfique au campement, et à toi bien évidemment. « Ne t'inquiète pas. » Un doux sourire passa sur ton visage alors que tu hochais la tête posant les yeux sur elle. « Je suis là, je vais bien. Il ne m'est rien arrivé de mauvais. » Outre le fait d'avoir été enlevé à la vie que tu connaissais, mais c'était désormais un fait qui ne méritait plus d'être soulevé. Pour le reste... tes mots n'étaient peut-être pas le reflet exact de la vérité, mais tu allais bien, bien mieux depuis que son visage aimé était apparue dans cette grotte où tu t'attendais à toutes les rencontres sauf à celle là.

Et justement vous la quittiez désormais, marchant derrière vos pokémons en parlant d'autres, ceux non domestiqués, ceux qui peuplaient ces îles, bien plus dangereux pour la pluspart que ceux que vous aviez pu croiser jusque là, en Ellades où ailleurs. Toi en tout cas, et s'ils étaient un excellent sujet d'études que ton âme de scientifique voulait découvrir ils n'en restaient pas moins un danger et tu avais réfléchi à comment t'en protéger. « Merci d'en être aussi étonnée. » Tu souris malgré tout, profitant qu'elle vienne poser sa tête contre ton épaule pour déposer un baiser dans ses cheveux. « Faut croire que j'ai appris deux ou trois choses en sept mois. » Tu n'avais guère eu le choix, et si par le passé tu avais bien d'avantage était dans la réflexion que dans l'action, laissant cette partie-là à ta femme, tu avais ici était obligée de t'adapter. « Je... » La question te prenait de cours un peu et tu hochas finalement la tête. « Oui. » Un instant encore tu hésitas et puis finalement tu haussas les épaules, il n'y a rien que tu ne pouvais dire à Khaäl et rien que tu voulais lui cacher. « Involontairement les premiers mois et puis... je n'ai pas encore vraiment réussi, ou compris, mais si je suis ici à cause de lui autant qu'il me serve... » Qu'il t'aide à rester en vie, c'est ce que tu t'étais dit et tu avais décidé de l'étudier, ou au moins d'essayer, ce que tu aurais dû faire depuis déjà bien longtemps.

« Et moi qui croyait que c’était déjà le cas ? » A ses mots bien sur u ne peux pas t’empêcher de sourire, et même si t’as le rire facile Khaäl, tu dois reconnaitre que ça fait du bien de gouter une nouvelle fois au bonheur. La, avec Kleiò tout est différent. C’est le gout du bonheur qui revient sur tes papilles, au bout de tes doigts et dans le chaud de ton cœur. Elle est ton tout, et peut être que tu ne lui as jamais assez montré, peut être que tu as souvent fait passer ton travail avant le reste. Non c’est stupide. Elle est ton tout. Elle l’a toujours su. Et encore une fois tu lui prouves. Et toi tu souris oui, parce que t’es déterminée à continuer à tout révolutionner, à tout arranger pour qu’elle ait une plus belle vie, pour améliorer ce que vous pouvez améliorer a deux. Et tu ris un peu plus à son compliment, parce que tu sais que c’en est un. « Et en plus tu ne peux pas nier que mes idées sont souvent brillantes. » Tu ne vas pas mentir non plus, t’as toujours eu un faible pour les compliments, alors quand c’est elle qui t’en fait, c’est encore mieux. Tu pourrais illuminer la caverne avec ton sourire. L’air devient plus sérieux la, et tu fronces les sourcils néanmoins. T’es inquiète, et peut être qu’elle peut lire ton envie de te battre dans le regard. T’espère qu’elle ne te ment pas. T’espère qu’elle a rien eu. Mais tu lui fais confiance, et tu sais que s’il s’était passé quelque chose elle te le dirait.

Finalement la conversation continue. Vous sortez de cette grotte, ou vous en êtes sur la bonne voie, et tu es curieuse de ses agissements, de ses rencontres. De tout ce qui avait pu se passer. Et t’es surprise, par sa réponse. Pas parce que tu la pense bête ou quoi, non, loin de la, c’est juste que tu sais que les combats pokémons ce n’est pas non plus la partie préférée de son existence, contrairement à toi. T’es souriante néanmoins, et le baiser dans tes cheveux indociles te fait pousser un bruit satisfait digne d’un skitty. « Je préfère croire que t’as appris tout ça a force de côtoyer la championne Agiadéïs. » T’as un clin d’œil amusé, et un sourire heureux sur les lèvres. Et même la question qui suis ne peut pas l’enlever. Bien sur t’es sérieuse à ce sujet, tout ce qui concerne ta femme te rend on ne peut plus sérieuse, mais tu la jugeras jamais la dessus. La réponse vient, et tu hoches la tête, gardant le silence quelques instants, avant de venir caresser sa joue. « Autant qu’il te protège oui. » En un sens c’est rassurant de savoir que ta femme fait des éclairs. Ce qui est moins rassurant c’est qu’il y’ait d’autres manipulateurs de pouvoir ici. Ta main ne quitte pas sa joue, et t’as arrêtée de marcher un peu. « Maintenant on est deux pour comprendre. » Parce que tout ton temps peut lui être dédié sans que tu ne le regrette. Et c’est un regard amoureux que tu lui offre, avant de froncer les sourcils. « T’as croisé d’autres manipulateurs de pouvoir ? Ou des …. Scientifiques ? » Ca fait sept mois, t’es pas stupide. Tu veux juste tout savoir peut être ?