into the void ✴ ft. aaron

into the void ★ ft. shizue
(musique)
la tempête éclate sans prévenir. en l’espace de quelques minutes, une pluie intense se déchaîne sur l’île et le ciel se zèbre d’éclairs menaçants. aaron est dehors à ce moment-là, et bien sûr, son premier réflexe est de retourner à la pension aussi vite que possible ; heureusement, cette dernière ne se trouve pas trop loin. il passe les portes juste avant qu’elles ne soient barricadées et soupire de soulagement. ses vêtements sont un peu humides après sa course sous la pluie, mais il va bien.

on l’a échappée belle, pas vrai newton ? lance-t-il joyeusement.

mais newton n’est pas là. dans sa précipitation pour échapper aux éléments déchaînés, aaron en a oublié de vérifier que son pokémon était bien avec lui. la réalisation le frappe avec une soudaineté terrible, et son visage se décompose.

attendez ! laissez-moi ressortir !

des yeux incrédules se tournent vers lui, et on lui fait non de la tête, catégoriquement. il faudrait être fou pour aller volontairement se perdre dans la tourmente, et personne n’a envie d’avoir sur la conscience la mort d’un gamin de seize ans.

mais mon pokémon est resté dehors ! s’il vous plaît…

désolé, petit.

il a encore des protestations sur le bout de la langue mais déjà voilà que les adultes s’éloignent, non sans l’avoir gratifié au passage d’une petite tape sur l’épaule censée le réconforter, et qui n’a que l’effet inverse. il sent son cœur se serrer douloureusement alors que l’angoisse l’étreint. son petit kaiminus, tout seul au milieu de la tempête, sans personne pour le protéger… il doit absolument aller le chercher. il doit bien y avoir un moyen.

mais bien sûr. les fenêtres. il faut juste qu’il en trouve une assez grande pour pouvoir y passer tout entier. et c’est comme ça qu’il se retrouve dans ce couloir presque désert, à tapoter timidement l’épaule d’un homme qu’il n’aurait jamais osé aborder en temps normal.

excusez-moi… monsieur.

il déglutit, pas très à l’aise sous le regard pourpre de l’intimidant individu - celui qu’il surnomme dans sa tête big scary.

je, euh, je crois que je sais où est votre pokémon.

parce que oui, la cerise sur le gâteau dans cette histoire, c’est qu’avant que la pluie et le vent ne commencent à déferler sur l’île, aaron est certain d’avoir vu newton tentant d’approcher un héricendre craintif. et même s’il n’a pas fait le lien avant d’apercevoir monsieur crinière indomptable ici présent, il se souvient maintenant. ce héricendre, c’est celui qui l’accompagne partout d’habitude, pas vrai ? ce qui expliquerait au moins pourquoi il tente de sortir par la fenêtre en plein milieu de la tempête.

il espère juste que l’autre ne va pas le tuer quand il lui expliquera comment il a laissé les deux pokémon dehors, pour la seule et unique raison qu’il avait peur de l’orage.

noctae

into the void ★ ft. aaron
(musique)
Son regard se pose sur le jeune homme venu l'aborder. Le visage sombre, il le détaille, sans piper le moindre mot. Ce n'est pas qu'il ne daigne pas lui répondre, pas cette fois. Il se demande juste où est l'embrouille là-dedans. L'adolescent et son air idiot ne réussissent pas vraiment à le convaincre. Comment est-ce qu'il pourrait savoir où se trouve son Héricendre ? Shizue n'a pas une si bonne mémoire faciale que ça, aussi il ne se rappelle pas d'avoir déjà vu le blondinet quelque part. Ça doit être un habitué de la pension, il suppose. Curieusement, Shizue a l'habitude d'être repéré par les foules. Ça doit être les cheveux. Ou les yeux rouges ; qui sait. Le silence s'étire entre les deux hommes, malmené par le bruit de la tempête. De la bruine goutte à l'intérieur de la pièce, atteignant le visage de Shizue de temps en temps. Finalement, il saisit le plus jeune au niveau de son col, l'attirant vers lui.

Tu viens avec moi.

Finalement, Shizue le lâche avant de se glisser par la fenêtre, plus agilement qu'on pourrait le croire. Dehors, c'est le chaos. Et il se dit qu'il aurait peut-être dû attacher ses cheveux avant de venir faire le mariole à l'extérieur, mais bon c'est trop tard. Il attend que l'inconnu l'ait rejoint pour tourner la tête vers lui, croisant les bras.

Tu me dois des explications.

Tu m'étonnes. Il était en panique, déjà, pour commencer. Or, il le cachait très bien. On aurait juste dit qu'il était déterminé à aller démarrer les ancêtres de quiconque viendrait agresser son pokémon, simplement. Tout son corps était tendu, crispé, et il ne pouvait retenir le battement affolé de son coeur ; ça, et la douleur sourde qu'il ressentait dans sa poitrine depuis qu'il s'était rendu compte que Héricendre avait disparu. Il s'imaginait les pires scénarios, qui pouvaient très bien devenir réalité si le garçon en face de lui ne se dépêchait pas de lui dire ce qu'il avait vu. Et la pluie, la pluie bon sang. Elle obstruait leur champ de vision et le forçait à plisser les yeux, ses cils rendus lourds par les gouttes d'eau qui s'y posaient. Et surtout, son pouvoir était inutile quand il était trempé comme ça. Merveilleux. C'était rare, mais il commençait à avoir peur.

into the void ★ ft. shizue
(musique)
dans les instants de silence qui s'écoulent, aaron avale sa salive, nerveux, mais il reste fermement planté sur ses pieds. bravoure ou stupidité ? en tout cas, il est déterminé à ne pas reculer devant le danger, qu'il s'agisse de la tempête au dehors ou bien de celle qu'on peut lire au fond des yeux rouges qui l'observent.

il laisse échapper une une exclamation de surprise en se sentant tiré en avant. pourtant, il ne songe pas une seconde à faire demi-tour, se contentant de marmonner une vague protestation contre cette brusquerie inutile. il serait venu de toute façon, il n'y avait pas besoin de le malmener comme ça. il doit se contorsionner un peu pour passer à travers la fenêtre, mais y parvient sans trop de mal tout de même, et le voilà de l'autre côté où l'attend l'homme à la chevelure hirsute. l'adolescent prend une petite mine penaude, se passant une main derrière la nuque d'un air gêné.

vous avez un héricendre, non ? pas très grand et pas très coura- euh, aventureux ?

à force d'observer les voyageurs qui passent à la pension et leurs pokémons, il a appris à en reconnaître quelques uns. par conséquent, il est à peu près sûr de lui et de ses affirmations. ce qui n'est pas forcément une bonne chose, vu ce qu'il s'apprête à dire.

je... j'ai un peu paniqué quand j'ai vu l'orage, et j'ai oublié de vérifier que Newton - c'est mon kaiminus, il mord mais il est pas méchant, pas du tout même - pardon c'est pas le sujet, je disais quoi ? ah oui, j'ai oublié de vérifier qu'il était bien avec moi et...

je l'ai perdu, encore. il ne le dit pas, se mordille un peu la lèvre et secoue la tête avant de reprendre, s'efforçant de garder une voix égale.

la dernière fois que je l'ai vu, c'était sur le sentier des ruines. et il était avec votre héricendre.

le regard bleu qu'il lève vers l'autre est aussi troublé que le ciel au-dessus de leur tête.

on va les retrouver, hein ?

il espère aussi, accessoirement, que l'inconnu ne va pas décider de le tuer ou quelque chose comme ça. seize ans, c'est un peu jeune pour mourir, et d'accord, il se fait sans doute du souci pour rien, sauf que ce type est sacrément menaçant, tout de même. sans parler de toute cette eau qui leur tombe dessus sans arrêt... il sait qu'il ne peut pas se noyer dans les gouttes de pluie, il n'est pas si bête (quoique). mais bon, il n'est pas très à l'aise, disons.

noctae

into the void ★ ft. aaron
(musique)
Faire taire la terreur sourde qui naît entre ses entrailles - alors qu'il dévisage le jeune homme qui ne lui annonce rien de bien rassurant. Il visualise le sentier qui mène aux ruines. Un chemin en montée, couvert de cailloux et de terre. Probablement de boue, maintenant, avec la pluie torrentielle qui s'abat sur l'île. Quelle joie. Il se fait nerveux, lorgnant la direction vers les ruines. Le chemin s'enfonce entre les arbres, qui pourraient tomber. Sur eux, ou bien sur leurs pokémons. Oui, maintenant il comprend le Kaiminus de l'autre idiot dans le lot. Il n'est pas un monstre, non plus - contrairement à ce que beaucoup de clients de la pension semblent penser.

Oui, on va les retrouver. Si tu écoutes ce que je te dis.

Il ne veut pas avoir une mort inutile sur les bras, non plus. Oh, il voit déjà le scénario : le blondinet meurt écrasé sous un arbre, son Kaiminus se retrouve sans propriétaire, et il se retrouve avec deux minuscules Pokémons à sa charge. Non merci. Héricendre est déjà une petite catastrophe ambulante, il n'avait pas besoin d'un pokémon réputé comme étant constamment surexcité en plus. Il avise le début du sentier et s'y rapproche, prudent mais pressé. Ses cheveux collent sur son visage trempé, et il les retient en arrière bon an mal an, pestant contre tous les Pokémons Légendaires qui pouvaient l'entendre. Il avait saisit le poignet du plus jeune sans vraiment s'en rendre compte ; il n'était pas tactile pour un sou, mais la situation lui ramenait dans le passé, soudainement.

Ils s'étaient engouffrés sur le sentier menant aux ruines, et sans surprise, il était boueux et de l'eau ruisselait entre les cailloux, rendant le chemin difficilement praticable. Il faisait attention à ne pas lâcher le bras de son compagnon d'infortune.

Putain, ça glisse tellement.

L'un d'entre eux allait probablement se casser la figure à un moment ou un autre ; il espérait juste que ce ne soit pas lui, il avait déjà assez donné. Il fronça les sourcils, essayant de se concentrer pour entendre le moindre bruit qui pourrait les mettre sur la piste de leurs pokémons. Mais non, rien, rien du tout. Il n'y a que le bruit de la tempête, terrifiant. Shizue se sent minuscule alors, ballotté par les caprices des éléments. Ils sont insignifiants, malgré leurs pouvoirs.

Ils ont dû s'abriter au temple. Il faut continuer.

Enfin il espère qu'ils ont eu le réflexe d'aller s'y réfugier. Il espère que Héricendre va bien... Qu'il n'a pas essayé de faire de bêtises. Il en doute, mais il connait la facette un peu spontanée de son Pokémon et il redoute le pire. Il tire un peu sur le bras du jeune homme.

Allez, viens, on y va.

into the void ★ ft. shizue
(musique)
aaron hoche la tête, retenant tant bien que mal les milles et une questions qui se pressent dans son esprit, menaçant de jaillir en un flot de paroles ininterrompu. la peur n'a pas disparu - elle fait toujours battre son cœur à tout rompre, un son régulier dans ses tympans que même la tempête ne parvient pas à couvrir. mais elle s'est atténuée, un peu, devant les paroles de l'homme dont il ne connaît toujours pas le nom.

(il le trouve toujours intimidant, par contre)
(ça ne changera sans doute jamais)

il emboîte le pas à l'adulte, sursautant un peu quand ce dernier lui attrape le poignet. pourtant, c'est vrai que dans une tourmente pareille, c'est peut-être plus prudent ; alors il ne tente pas de se dégager, même s'il a un peu l'impression d'être un boulet qu'on traîne. pour éviter ça, il accélère un peu le pas, autant qu'il peut dans la situation. il se protège le visage de la pluie de son bras libre, et serre également ses doigts autour du bras de l'autre. aucun son ne franchit ses lèvres pour l'instant. c'est assez incroyable, sachant qu'on parle d'aaron. il semblerait que même lui soit capable de rester sérieux et concentré dans certaines circonstances. il finit cependant par se décider à rompre le silence ; à peu près au même moment que shizue.

on voit rien avec toute cette pluie-
putain, ça glisse tellement.

il grimace. le grand brun a raison. c'est de plus en plus difficile de progresser sans glisser dans la boue, sur le chemin en pente et venteux. mais il aquiesce. ils ne peuvent pas s'arrêter maintenant.

oui m'sieur.

petite pause, et puis finalement, il abandonne l'idée de rester silencieux plus longtemps.

c'est quoi votre nom d'ailleurs ? moi c'est aaron.

la situation ne se prête sans doute pas à ce genre de conversation banale, il en a conscience. mais quand il ne parle pas, il réfléchit. et là, s'il réfléchit, il pense à son kaiminus et le héricendre de l'autre dresseur, perdus quelque part sur ce chemin, malmenés par les éléments, peut-être attaqués par des pokémons sauvages. il n'a pas vraiment envie d'y penser.

j'espère qu'ils vont bien...

il a beau garder un œil sur les alentours, jusqu'ici, pas de trace d'un de leurs pokémons. à chaque fois qu'il croit apercevoir quelque chose qui pourrait leur ressembler, il ralentit brusquement, tirant sur la main de son compagnon de mésaventures. en vain. si seulement la tempête pouvait se calmer un peu, au moins le temps qu'ils les retrouvent.

noctae

into the void ★ ft. aaron
(musique)
La pluie le gêne plus qu'autre chose. Il soupire doucement, inaudible au milieu de tout ce boucan. Il n'y a pas moyen de chercher des traces (c'est trop difficile, la boue et les cailloux rendent impossible la moindre filature) (de toutes façons il ne voit rien, ces temps-ci il voit de moins en moins, avec les journées qui se font courtes et la brume qui recouvre zinzolin) (héricendre était devenu ses yeux). Il baisse les yeux sur le visage inquiet d'Aaron et ses lèvres se pincent. Mouais.

Shizue.

Le z roule sur sa langue doucement, il lui répond à moitié absent. Il est inquiet, rongé par une inquiétude qui le surpasse un peu. C'est terrible, de se sentir à ce point démuni. Mais l'ombre du temple se dessine au loin, au dessus de leurs têtes.

On y est presque.

Sa main se resserre sur celle d'Aaron. Ses doigts sont glacés, ils ont froid tous les deux. C'est pas idéal, et il se surprend à se dire quelque chose comme si seulement Héricendre était là. C'était amer.

Je suis certain qu'ils vont bien.

Il s'inquiétait plus pour Héricendre que pour le Kaiminus de son compagnon d'infortune. Héricendre ne pourrait rien faire. Sa pauvre attaque Flammèche était inutile sous la pluie battante. Oh, il pourrait peut-être faire une faible attaque Charge en cas de pépin, mais rien de très puissant. Un autre soupir, plus tremblant, lui échappe sous la forme d'une brume opaque. Même lui, sous cette pluie intense, il est inutile. Si un arbre leur tombe dessus, sur lui ou sur Aaron, il ne pourra rien faire. C'est terrifiant comme pensée. A peine croyable. Pitoyable, même. Enfin. Il n'arriverait à rien en se lamentant.

Allez. Du nerf. Ne tombe pas, et avance.

Il traînait Aaron par le poignet, autoritaire. Rageant, de se dire qu'ils étaient si proches. Mais, au dessus de tout ça, il avait peur.

into the void ★ ft. shizue
(musique)
pendant quelques secondes, aaron s'est dit que l'homme allait refuser de lui donner son nom et qu'il n'aurait pas du lui poser cette question. mais non, finalement, il le gratifie d'une réponse.

shi-zu-e, répète le garçon avec application, détachant bien chaque syllabe.

sa mémoire n'est pas toujours fiable en ce qui concerne les noms, mais il a comme l'impression que s'il oublie celui de shizue, ce dernier n'aura pas la gentillesse de lui dire une seconde fois. alors il fait de son mieux pour le graver dans sa mémoire.

il aperçoit égalment la fin du chemin, au loin dans la tourmente. mais cette vision ne le rassure pas plus que cela. qu'est-ce qui garantit que le kaiminus et le héricendre se trouvent là-bas ? absolument rien. il ne doit pas perdre espoir, cependant, car l'espoir est tout ce qui le fait avancer. alors il se mord les lèvres, hoche la tête et s'efforce de continuer tant bien que mal, et à vrai dire, plutôt mal que bien.

peut-être que shizue a tiré sur son poignet trop sèchement, ou bien le sol était trop glissant sous ses pieds chaussés de vielles baskets (la pluie s'y infiltrait par tous les interstices et ses chaussettes étaient trempées) ou alors, il était tout simplement maladroit. en tout cas, aaron dérape et avant qu'il ait pu comprendre ce qui se passait, il s'étale de tout son long sur le sol. son exclamation de surprise est à peine audible, couverte par les grondements du tonnerre au dessus de leur tête.

heureusement qu'on lui a dit de ne pas tomber, hein.

péniblement, aaron se redresse sur ses coudes. il est couvert de boue de la tête aux pieds ; ses vêtements sont tous bons à laver (à la main, ça risque d'être amusant). il tente de s'essuyer le visage avec sa manche mais bien sûr, cela ne fait qu'étaler la boue. il a froid. il a mal partout. il est mort d'inquiétude. et plus encore, il se sent terriblement coupable, persuadé que tout cela est de sa faute.

c'est la pire journée de sa vie.
okay, non, peut-être pas de sa vie entière, mais depuis qu'il est arrivé sur prisme, au moins.

il se retient difficilement de fondre en larmes, cherchant la force de se relever, lorsque son regard se pose sur quelque chose. un détail, qu'il n'aurait jamais remarqué s'il ne se trouvait pas à quelques centimètres du sol. des traces sur le côté du sentier, que la pluie n'a pas encore effacé. sans doute récentes. non, pas des traces. des empreintes. qui ressemblent un peu à…

newton ! s'exclame le jeune homme en se redressant d'un coup.

il pointe du doigt le sol.

on- on dirait ses empreintes. peut-être qu'ils sont passés par là ?

sa main tremble, sa voix tremble et il regarde shizue avec de grands yeux désespérés, à genoux dans la boue. pour la crédibilité, on repassera. mais s'il y a ne serait-ce qu'une toute petite chance pour que ces empreintes vaguement reconnaissables soient bien celles de son pokémon, aaron refuse de passer à côté.

noctae

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(musique)
Il a détesté la façon dont son prénom s'est glissé sur la langue du plus jeune, mais il n'a fait aucun commentaire, préférant se concentrer sur ce qu'il faisait, où il posait ses pieds, sur chaque foutue goutte de pluie qui venait s'écraser sur son visage. Il avait la chance d'être chaussé de bottes plutôt solides ; sinon, vu son équilibre naturel, il aurait probablement déjà redescendu la pente qu'ils avaient grimpé sur le dos. Par contre, ce n'est pas le cas de son compagnon d'infortune qui s'étale bien comme il faut dans les cailloux et la boue, manquant de l'entraîner dans sa chute. Finalement, le jeune homme est allongé par terre et en baissant ses yeux écarlates sur lui, Shizue n'a qu'une pensée.

Espèce de mongole.

Mais cette pensée amère s'efface bien vite pour laisser place à de l'espoir et de la curiosité quand Aaron (c'est bien ça son prénom ? il n'en sait rien) (et il n'est ni très doué pour retenir les prénoms des autres, ni très doué pour y trouver un quelconque intérêt, d'ailleurs) réussit là où lui a échoué : il repère des traces du passage de leurs pokémons. Arceus soit loué. Shizue approche, se penchant un peu pour inspecter les empreintes ; il ne lui faut pas beaucoup de temps pour affirmer que ce sont bien les traces d'un Kaiminus, et qu'il se dirige, comme il l'avait prédit, vers le temple.

Ok, ne tardons pas.

Il saisit les mains d'Aaron fermement, le tirant dans sa direction pour qu'il puisse se relever. La route vers le temple n'était plus très loin, aussi cela ne leur prit que quelques minutes pour atteindre l'entrée du lieu. Malgré ça, Shizue se sentait proprement épuisé quand ils y parvinrent.

Bon sang. Enfin.

Les lieux étaient vides, à l'exception de quelques pokémons dragons qui observaient la tempête d'un air inquiet, depuis leurs abris.

Repose toi, et regarde si tu ne t'es pas blessé en tombant. Je vais les chercher.

Le temple n'était pas un endroit très sûr, le sol était un peu explosé par endroit, et Aaron ne lui paraissait pas être quelqu'un de très adroit. Il préférait y aller seul plutôt que de devoir passer sa soirée à sortir Aaron d'un trou dans lequel il serait tombé bêtement. Bon, ça nécessitait aussi qu'il ne tombe pas lui-même dans un trou. Ce n'était pas exclu, ça non plus...

[/quote]

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